vendredi 12 août 2011

53 - Mais non, Dieu ne dort pas


Salut à tous,

Après quelques mois d'interruption, de péripéties diverses et de migrations compliquées, ce blog s'est déplacé de quelques kilomètres au Nord-Est (3000, à vol d'oiseau). Vous pouvez maintenant le trouver ici.

A tout de suite !

mardi 12 avril 2011

52
















Je me souviens d’un soir, il n’y a pas longtemps, au Tarmac des Auteurs.

Le Tarmac, ce sont quatre murs de parpaings nus dessinant un carré de terre, avec le ciel pour plafond. Au fond, un vieux container abritant un bureau. A l’avant, une scène. Entre les deux, quelques rangées de chaises en plastique blanc. 

Le spectacle vient de commencer. Sur la scène, deux percussionnistes en habit traditionnel. Ils sont formidables de vitesse, de précision, de nervosité contrôlée. Les yeux fous, les mains floues, ils projettent au visage du public une rythmique hallucinée.

Alors, entrent les danseurs.

Six hommes et femmes aux gabarits hétéroclites qui dansent dans un ensemble parfait, à la fois enfiévrés et maîtres d’eux-mêmes, puissants, gracieux et denses. Ils tournent, tapent, sautent, s'exclament ; ils mordent dans l'air du soir avec des mains comme des lames et des pieds comme des marteaux. Extraordinairement présents, directement accessibles, ils s'adressent au public sans passer par son cerveau : c’est l’évi-danse.

Alors, entre l’orage.

Il se fait annoncer, l’orage, petit à petit. Des éclairs silencieux puis des roulements discrets, comme l’écho d’une bataille qui se passerait au loin, créent une sorte d’attente, une tension supplémentaire. Des nuages lourds, roulant lentement leur brume anthracite par-dessus le ciel noir, éteignent les étoiles une par une au-dessus de nos têtes.  Le vent se lève, tourbillonne dans l’enceinte fermée. Et la pluie commence à fines gouttes, mais le public ne bouge pas, attaché qu’il est sur sa chaise par les corps en mouvement des danseurs.

Enfin, c’est le déluge.

Alors le spectacle s’arrête, les artistes mouillés de sueur et leur public trempé de pluie se mêlent en réfugiés sur la petite scène bétonnée, on se rencontre, les discussions poussent, les Primus surgissent d’un congélateur, les pieds pataugent dans la boue collante et les rires fusent dans la fraîcheur retrouvée.

On entend vaguement, par-dessus le vacarme de la pluie et des voix, la musique du bar d’en face. C’est, je crois, Tshala Muana.

Comme tu vas me manquer, Kinshasa.

mardi 5 avril 2011

51 - Un jour au stade
















[Photo du talentueux Benoît "Homework" Almeras]

Quand on est un blanc à Kinshasa, le Stade des Martyrs, c’est un peu comme Brazzaville : on passe devant, on le voit souvent, on n’y va jamais*. A moins d’avoir, parmi ses connaissances, un de ces précieux contacts qui facilitent parfois la vie dans la capitale congolaise…

L’immense arène de béton est posée comme une énorme verrue, au milieu d’un terrain vaguement entretenu, en plein milieu de la ville. Les martyrs de son nom sont trois hommes d’état de l’opposition pendus par Mobutu à l’emplacement actuel de la pelouse, une petite trentaine d’années avant sa construction. Gazon maudit ? Cela n’a pas tellement l’air d’inquiéter les supporters kinois, pourtant si superstitieux d’ordinaire :

C’est la magie du football.

Le match du jour oppose un club camerounais, le Cotton Club de Garoua, au V-Club de Kinshasa. L’affiche a attiré du monde : devant l’entrée du parking, une petite foule entoure notre voiture. Cela ressemble au port de Kinshasa. Des gens crient, se pressent contre la grille, courent brusquement en tous sens, se disputent violemment. D’autres se promènent là-dedans en vendant des trucs. Un peu plus loin sur le côté, des shégués escaladent les grilles qui ceinturent  le stade. Dès qu’ils posent le pied sur le gazon pelé de l’enceinte, ils se mettent à galoper comme s’ils avaient le feu au derrière, pourchassés par les flics de garde. A ce qu’il paraît, les gosses qui ont glissé à travers la grille un petit billet préalable se font courser moins vite :

C’est la magie du football.

On traverse cette foule un peu claustrophobique, puis les couloirs étroits du stade et leurs mille points de contrôle, et puis l’on passe une dernière porte et on entre dans la tribune. La sensation d’espace est brusque, déroutante. Loin, très loin en face de nous, de l’autre côté du stade, les supporters du V-Club forment une mer de pixels bariolés, mouvante, chantante. C’est beau comme savent l’être les choses démesurées. Au-dessus de nous, les supporters de l’autre club de Kinshasa (le Daring Club Motema Pembe) leur répondent. Ils sont venus, conformément à la tradition, pour narguer leurs rivaux et encourager l’équipe camerounaise. Ils dansent, ils hurlent, ils provoquent. Certains bombardent la pelouse avec ce qu’ils ont sous la main (pas grand-chose heureusement) :

C’est la magie du football.

Puis les joueurs rentrent sur la pelouse. Ils ont des maillots verts bien propres et des chaussures fluo. Le stade explose tandis qu’ils se dispersent, parcourant le tapis vert à petite foulées mesurées. Les supporters sautent en cadence ; les drapeaux volent, vert vif sur le ciel pâle. Au-dessus de nous le soleil commence à descendre.

La suite n’a que peu d’importance. Le match est un drôle de spectacle mais ce n’est pas ça qui est frappant. Ce qui l’est vraiment, c’est le contraste entre ces joueurs pimpants sur leur gazon synthétique et la foule de ceux qui les regardent. Dans une ville où tout est cuit, recuit et passé sous le soleil et les orages, où tout est défraîchi et déglingué, ces grands beaux gars aux couleurs vives, leurs chaussures brillantes, leurs dix-huit ballons jaune poussin qui brillent tout autour du terrain sont un peu incongrus.

Personne n’est à blâmer de ce grand écart-là. Personne, d'ailleurs, ne songe à s'en plaindre. Tout le monde y trouve son compte.

C’est la magie du football.

*Pourquoi ? Jetez donc un œil là

vendredi 25 mars 2011

50 - Interlude informatique


Vous connaissez Google Ngrams ?

C’est un outil qui permet de mesurer, dans l’énorme masse de publications parues entre 1900 et aujourd’hui, la proportion de celles qui contiennent un mot ou une expression donnée. Par exemple, si je fais une recherche sur "nucléaire", il me sort une courbe qui reflète la fréquence d'apparition de ce mot dans les livres, journaux, etc. au fil des années (avec un beau pic pendant la Guerre Froide). 

Cet outil merveilleux, quoique actuellement proposé en version de test, permet déjà d'aborder un certain nombre de questions essentielles.

Par exemple : entre l’amour et la guerre, quel est le choix de l’humanité ? Google Ngrams vous le démontre, si le XXème siècle fut très nettement belliqueux, l’amour est en train de reprendre ses droits. Amis qui, en ce moment, n’allumez la radio que d’un doigt tremblant, il y a donc tout lieu de vous rassurer. Les flots de sang qui inondent l’Afrique depuis des années, les dictatures barbares, les guerres civiles, les assassinats commis au nom de dieux inconséquents touchent à leur fin. Le temps est venu de la paix, de la solidarité, de l’entraide et des galipettes libertaires (cliquez pour agrandir) :


Tiens, puisque nous parlons de galipettes, qu’en est-il de ces trois piliers essentiels de nos sociétés post-modernes que sont le sexe, les drogues et le rock n’roll ? Là encore, Google Ngrams est là pour nous aider :


Le résultat met en évidence, chez l’homme moderne, un certain sens des priorités  - même si l'apparente perte de vitesse du sexe entamée dans les années 90, et qu'on peut sans doute attribuer à l'apparition de Bernadette Chirac dans les médias français, pourrait à long terme profiter au rock n’roll. Faudra-il y voir l’avènement d’une nouvelle race d’homme ? Seul l’avenir nous le dira. Si c’est bien le cas, je propose qu’on l’appelle Homo Headbangus. 

Last but not least, j’ai décidé de me pencher sur un objet qui ne pèse que peu sur la scène  géopolitique mondiale, mais qui revêt à mes propres yeux une certaine importance, j’ai nommé : mon cul. En guise de conclusion, vous trouverez donc ci-dessous le graphique correspondant auquel, par souci de rigueur scientifique, j’ai superposé « poulet ». On y constate sans erreur possible que mon postérieur, quoique parti d’assez loin, est bien engagé sur la voie de la célébrité. 

Les autres conclusions s'imposent d'elles-mêmes. Je vous laisse les tirer. 



mardi 22 mars 2011

49 - Les Pas-Tout-A-Fait 20 km de Kinshasa
















Lorsque nous arrivons sur le boulevard Triomphal, dans la lumière encore rasante de ce dimanche matin, la ligne de départ n’est pas encore tracée. Il y a là quelques congolais, quatre militaires de la Monique* et un camion promotionnel Skol. La masse énorme du Palais du Peuple surveille tout ça. Il fait déjà un peu chaud.

Les participants arrivent peu à peu. Ils ont tous le dossard officiel, un petit marcel très seyant  dont la taille unique a obligé quelques-uns à jouer des ciseaux : un papa qui n’arrivait pas à y rentrer son gros ventre s’en est fait un poncho. Sous le dossard, le principe est celui qui semble régir une bonne partie de la vie kinoise : ne rien s’interdire. Un coureur est venu avec des chaussettes Jean-Paul-Gaultier  jaune poussin - sûrement authentiques - qui lui remontent jusqu’aux genoux. Un autre a décidé de courir en Burlingtons. Elles sont trouées de partout. Peut-être parce qu’il n’a pas mis de chaussures. Un autre encore a opté pour une panoplie boxer-short / claquettes à l’élégance minimaliste.

Il faut les voir, ces coureurs, se trémousser sur le trottoir dans une impatience presque palpable. Il y a dans l’air une forme de pression physique, une urgence à se dépenser, à courir, à en découdre. La plupart des participants sont là pour le prix, alléchant : 2500 dollars. Il est certainement hors de portée de la plupart, venue sans préparation, mais les kinois n’ont pas besoin d’entraînement pour rêver.

L’excitation monte progressivement. Les plus fringants sautillent guillerettement sur place comme des cabris sous amphétamines, sprintent le long du boulevard, battent l’air de leurs poings avec des gestes de boxeur. Quand le camion Skol branche enfin ses enceintes, tout le monde part danser pour passer le temps.



Un peu avant 9h, on appelle les coureurs sur la ligne. Le temps de rassembler tout le monde et de siffler un faux départ, il s’écoule encore un petit quart d’heure, mais le moment arrive où enfin les coureurs sont lâchés. On dirait le coup d’envoi d’un 100 mètres. Ils s’élancent comme des fusées, las d’attendre, pressés d’arriver, oublieux de la distance et du soleil qui brûle déjà les corps : Kinshasa ou l’impatience.

Beaucoup d’entre eux semblent avoir étudié leur style devant leur miroir. Ils courent à grands foulées conquérantes, balançant fièrement les bras dans le mariage gracieux de Carl Lewis et d’une danseuse étoile. Ça fait très joli mais c’est complètement inefficace, ce qui les oblige à adopter la tactique du Tout-ou-Rien : courir comme le vent, se fatiguer après deux cent mètres ; marcher un peu, l’air épuisé et la respiration sifflante, puis recommencer. Je les admire, parce que tenir ce rythme exige le moral d’un lion. Je les déteste, parce qu’il faut doubler chacun d’entre eux quatre ou cinq fois.

Pas de doute : c’est une course urbaine. Poussière, bitume brûlant, gaz d’échappement. Slalom entre les voitures et les gens. Enfants hilares sur le bord de la route. Pompiste d’une station service qui arrose les coureurs reconnaissants. Odeurs de marché, de fumée, d’égouts, de nourriture. Panneaux kilométriques aléatoires. Hurlements des pasteurs dans les églises du réveil ouvertes à tous les vents. Exclamations des badauds : « Mundele alembi ! », « Courage le blanc ! », « Allez Roger ! » ; « Donne-moi mille dollars ! ». Kinshasa défile autour de moi, me souffle à la figure son haleine et ses cris. Puis, comme toujours, perd progressivement de sa substance à mesure que ma respiration s’accélère. Je deviens peu à peu liquide et transparent. Derniers kilomètres, montée en régime, volonté qui se ramasse pour le dernier coup de collier...

…et brusquement, sur le bord d’une place sablonneuse aux allures de terrain vague, un type à casquette qui m’interpelle. Qu’est-ce qu’il me veut ?  Il me dit de m’arrêter. Il me tend un petit papier portant un numéro. Je ne comprends pas. La course est finie : on a raccourci le parcours de 3 kilomètres.

Je suis un peu frustré, un peu surpris.

Je ne le devrais pas. Après tout, c’est l’espace-temps kinois.

*MONUC, mais les congolais ont du mal à distinguer à l’oral les u des i. Ce qui explique les Hugor et les Gertride qui courent les rues, les hubuscus à vendre au jardin botanique, ou encore le supermarché mûnû-prix du Boulevard

vendredi 11 mars 2011

48 - Jupiter


 [Photo : La Belle Kinoise Prod]

Ce qui frappe d’abord chez Jupiter, c’est sa voix. Elle a le timbre grave, le grain terreux, les harmoniques d’outre-tombe d’un orgue d’église qui aurait fumé trop de gitanes. Un peu nasillarde dans mon téléphone, je l’écoute me donner rendez-vous pour nous rendre ensemble chez un luthier de la Cité nommé maître Soklo.

Le lendemain, lorsque j’arrive au lieu convenu, la voix trouve un visage, ou plutôt une silhouette. Jupiter n’a rien des rondeurs d’une planète. Il est haut, mince, raide, émacié, dégingandé : l’orgue a avalé un manche de contrebasse. Dans la rue, il marche un peu voûté en balançant les bras, avec cette assurance lente qu’ont les hommes très grands.

Quelques instants plus tard, plié en deux à côté de lui dans les transports, je récolte quelques bribes de son histoire singulière. Jupiter, fils de diplomate,  a passé une partie de son enfance à Berlin-Est, 15 ans avant la chute du mur. Il faisait partie des quelques chanceux à pouvoir passer chaque matin de l’autre côté pour se rendre à l’école. Dans ces rues où les Noirs étaient rares, on l’appelait Neger. Ce sera le nom de son premier groupe.

Ensuite, il y a le retour à Kinshasa, les premiers orchestres, les galères, la guerre civile qui éclate alors que la chance lui sourit enfin*. Une histoire longue et tourmentée comme la RDC sait les fabriquer. Aujourd’hui, Jupiter joue avec une formation de musiciens des  quatre coins du Congo qu’il a appelée Okwess International. Sa musique est un melting pot bizarroïde qui contraste radicalement avec le ndombolo très formaté des ténors de la scène kinoise : elle lui a valu le surnom (peut-être auto-attribué ?) de Général Rebelle.

C’est un homme de théories. Au fond de notre taxi antédiluvien coincé dans les embouteillages, il disserte. « Je ne compose pas », dit-il. « Assembler les notes les unes avec les autres en essayant de les faire sonner, ça c’est bon pour les musiciens. Moi, je suis un artiste. Les chansons me viennent comme ça. Elles ont toujours existé, elles ont toujours été là. Je les attrape, et puis il n’y a plus qu’à les arranger un peu. »

Ou encore : « Je suis le vent. Celui que tu inspires et que tu expires et celui qui détruit les maisons. Je n’ai pas de pays. Je me fous de l’argent. Je suis immatériel. On ne peut pas m’attraper. Au fond, je suis Dieu. »

C’est un personnage étonnant, éloquent, grandiloquent. Comme beaucoup de ces artistes kinois qui se tiennent à l’écart des sentiers battus, il mène une vie intensément poétique au fond de la ville la plus triviale qui soit. Comme eux, il a les pieds dans la bouillasse et la tête dans les étoiles. Comme eux, il peine à joindre les deux bouts mais il n’en démord pas. C’est qu’ils ont de bonnes dents, les artistes kinois.

* Il y a un peu de tout cela dans l’excellent documentaire La Danse de Jupiter, que je ne saurais trop conseiller à ceux qui ont aimé Staff Benda Bilili : ce sont les mêmes réalisateurs.

mercredi 23 février 2011

47 - Les mauvaises nouvelles




Le monde devient fou. Des présidents tirent sur leur peuple pour défendre leur pouvoir croulant, leur palais qui brûle, leurs armoires remplies de billets de banque et de diamants. En réponse, nos dirigeants font avec les bras de grands moulinets. Ils condamnent, ils exigent, ils s‘égosillent, ils s’époumonent contre des types à qui, l’année dernière, ils serraient la pince en souriant. Il faut le dire pour leur défense : comment, à l’époque,  aurait-on pu se douter qu’ils étaient si méchants, ces visiteurs ? Ils n’avaient alors ni les yeux rouges ni la queue fourchue. Ils avaient la poignée de main franche, le sourire sympathique, un costume exotique bien propre dont les poches débordaient de contrats intéressants. Sur le chemin de l’Elysée, ils ne tiraient sur personne (on sait maintenant qu’ils ne se retenaient qu’à grand-peine). Ah, ils cachaient bien leur jeu, ces fourbes psychopathes !

On invoquera sans doute, pour défendre cette collaboration gênante, le pragmatisme, les intérêts économiques, la sauvegarde de la grandeur diplomatique de la France. Puis on n’en parlera plus. Ainsi se perdent les coups de pied au cul.

En ce moment, donc, chaque jour, la radio déverse un peu de sang dans mon café du matin. Qu’il soit libyen, yéménite, irakien, ivoirien, tunisien, égyptien ou néo-zélandais, cela lui donne le même arrière-goût désagréable. Heureusement que chez nous tout va bien : j’ai demandé à Papa L., hier, si on risquait ici la même révolution qu’en Libye. La question l’a étonné. Il m’a dit : « Ah, non ! Chez nous c’est pas pareil ! En Libye, ils ont un président qui s’enrichit avec sa famille alors que le peuple est pauvre ; c’est normal qu’ils se révoltent ! ».

Pleinement rassuré par son analyse, je pars courir mon marathon l'esprit tranquille. Au fait, Monde, ne m’attends pas demain matin, ni après-demain. Oublie-moi jusqu’à dimanche, d'ailleurs. Je n’allumerai pas la radio, je n’irai pas au boulot, je ne consulterai pas sur Internet les dernières dépêches. Pour un bref moment, mon monde à moi fait 42,195 kilomètres de long. S’il te plaît, laisse-moi profiter un peu de cette logique simple, linéaire, bête et reposante. Il sera bien temps quand je rentrerai pour d’autres mauvaises nouvelles.