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J’aime bien cette carte. On y touche un peu du doigt l’échelle du monde.
Ce n’est pas comme si au quotidien il paraissait si grand, le monde. Le matin j’écoute l’Afrique sur RFI. Depuis mon bureau kinois, je travaille avec Paris. En rentrant je peux discuter avec un pote à Phnom Penh, jouer au go avec un inconnu brésilien, lire les nouvelles du Hindu. Comme ça, sans bouger. C’est comme si j’avais mille oreilles dans mille endroits.
Agréable illusion, mais illusion tout de même : je n'ai pas quitté le Congo depuis deux mois, et déjà tout ce qui n’est pas Kinshasa m’est un peu moins vrai, un peu moins dense. Je sais qu’il y a encore des endroits où il fait froid ; je sais qu’à 6000 km de cette table où je vous écris il y a Paris, ses bistrots non-fumeurs, ses clochards, son Grand Palais et son absence totale de flamboyants en fleur. Je sais qu’à l’autre bout d’Internet, il y a toi qui lis ces mots, et qui vois par ta fenêtre un dehors aussi réel que le mien. Je sais tout ça mais c'est un peu abstrait. Peut-être que Kinshasa, ville-continent dont on sort peu, enlève à tout ce qui est ailleurs un peu de réalité - elle-même en a pourtant en excès. Après quelques mois, si l’on n’y prend pas garde, l’univers se réduit insensiblement à cette petite portion de planète bruyante et colorée.
J’aime bien cette carte. On y touche un peu du doigt l’échelle du monde.
Ce n’est pas comme si au quotidien il paraissait si grand, le monde. Le matin j’écoute l’Afrique sur RFI. Depuis mon bureau kinois, je travaille avec Paris. En rentrant je peux discuter avec un pote à Phnom Penh, jouer au go avec un inconnu brésilien, lire les nouvelles du Hindu. Comme ça, sans bouger. C’est comme si j’avais mille oreilles dans mille endroits.
Agréable illusion, mais illusion tout de même : je n'ai pas quitté le Congo depuis deux mois, et déjà tout ce qui n’est pas Kinshasa m’est un peu moins vrai, un peu moins dense. Je sais qu’il y a encore des endroits où il fait froid ; je sais qu’à 6000 km de cette table où je vous écris il y a Paris, ses bistrots non-fumeurs, ses clochards, son Grand Palais et son absence totale de flamboyants en fleur. Je sais qu’à l’autre bout d’Internet, il y a toi qui lis ces mots, et qui vois par ta fenêtre un dehors aussi réel que le mien. Je sais tout ça mais c'est un peu abstrait. Peut-être que Kinshasa, ville-continent dont on sort peu, enlève à tout ce qui est ailleurs un peu de réalité - elle-même en a pourtant en excès. Après quelques mois, si l’on n’y prend pas garde, l’univers se réduit insensiblement à cette petite portion de planète bruyante et colorée.
Je trouve qu’il y a là de quoi s’étonner. On croirait voyager pour agrandir son monde, mais on ne fait que le promener avec soi. Son échelle, l’expérience vraie de sa grandeur, nous échappent. C’est probablement mieux comme ça. On en mourrait d’insignifiance.
La nuit tombe. Les néons s’allument dans les bureaux. Les collègues partent un à un. On entend par la fenêtre se disputer quelques shégués.
La nuit tombe. Les néons s’allument dans les bureaux. Les collègues partent un à un. On entend par la fenêtre se disputer quelques shégués.
Ce soir, je suis partout mais je suis loin.
Loin, tu es loin et tu nous manques, vivement Noël...
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